Infécondité

Par OMS

L’infertilité est un problème de santé mondial qui touche des millions de personnes en âge de procréer dans le monde. Les données disponibles révèlent qu’environ 48 millions de couples et 186 millions de personnes sont touchés par l’infécondité au niveau mondial. L’infécondité est une affection du système reproducteur masculin ou féminin définie par l’impossibilité d’aboutir à une grossesse après 12 mois ou plus de rapports sexuels non protégés réguliers. L’infécondité primaire est l’incapacité à concevoir, tandis que l’infertilité secondaire est l’incapacité à concevoir après avoir conçu au moins une fois. La classification internationale des maladies de l’OMS fournit de plus amples informations sur les nombreuses causes primaires et secondaires d’infécondité, tant chez la femme que chez l’homme.

L’infécondité peut être due à des facteurs propres à l’homme et/ou à la femme ou peut avoir des causes inexpliquées. Cependant, tant pour les femmes que pour les hommes, des facteurs environnementaux et liés au mode de vie comme que le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, l’obésité et l’exposition aux polluants présents dans l’environnement ont été liés à des taux de fécondité plus faibles.

Chaque être humain a le droit de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible. Ainsi, les individus et les couples ont le droit de décider du nombre d’enfants qu’ils souhaitent, du moment auquel les avoir et de l’écart entre eux. La lutte contre l’infécondité apparaît dès lors comme un élément majeur de la réalisation du droit des personnes et des couples à fonder une famille.

Des personnes très différentes, notamment des couples hétérosexuels, des partenaires de même sexe, des personnes âgées, des personnes qui n’ont pas de relations sexuelles ou qui sont atteintes de certaines affections, comme certains couples sérodiscordants pour le VIH et les personnes ayant survécu à un cancer, peuvent avoir besoin de services de prise en charge de l’infécondité et de soins en matière de fécondité. Les inégalités et les disparités en ce qui concerne l’accès aux services de soins en matière de fécondité ont des répercussions négatives sur les personnes pauvres, non mariées, sans instruction ou sans emploi et sur d’autres populations marginalisées.

L’infécondité a des répercussions sociales négatives importantes sur la vie des couples concernés et en particulier des femmes, qui en subissent fréquemment les conséquences – violence, divorce, rejet social, stress émotionnel, dépression, anxiété et piètre estime de soi. Dans certaines régions où la société accorde une forte valeur à la procréation, la crainte de l’infécondité peut dissuader les femmes et les hommes d’avoir recours à des moyens contraceptifs s’ils ressentent une pression sociale de prouver leur fécondité à un âge précoce. L’infécondité peut également avoir un impact économique négatif lorsque les ménages se voient obligés de verser des sommes très importantes pour accéder à un traitement.

La disponibilité des interventions de lutte contre l’infécondité, l’accès à celles-ci et leur qualité continuent de poser des difficultés dans la plupart des pays. Le diagnostic et le traitement de l’infécondité n’ont souvent pas la priorité dans les politiques nationales démographiques et de développement ni dans les stratégies de santé reproductive, et ces éléments sont rarement couverts par le financement de la santé publique. En outre, le manque de personnel qualifié et l’absence des équipements et des infrastructures nécessaires, ainsi que les coûts actuellement élevés des médicaments, constituent des obstacles majeurs à l’accès universel aux soins pour traiter l’infécondité. Bien que les technologies de procréation assistée existent depuis plus de 30 ans, elles demeurent encore largement inabordables dans de nombreuses régions du monde.

L’Organisation mondiale de la Santé s’est engagée à se pencher sur le problème de l’infécondité et des soins en matière de fécondité, et travaille actuellement à un programme de recherche sur l’infécondité. Elle prépare également des lignes directrices sur la prévention, le diagnostic et le traitement de l’infécondité masculine et féminine, dans le cadre des normes et standards mondiaux de prise en charge de qualité en lien avec les soins en matière de fécondité.

L’OMS collabore avec les pays pour inscrire l’infécondité dans un cadre juridique et politique favorable et pour soutenir la production de données sur la charge de l’infécondité. L’OMS collabore avec les parties prenantes concernées, y compris les centres universitaires, les ministères de la santé, d’autres organisations du système des Nations Unies, des acteurs non étatiques et d’autres partenaires aux fins de renforcer l’engagement politique, et la capacité des systèmes de santé à fournir des soins en matière de fécondité.